Soudan
Près de 300 enseignants et conférenciers de l’Université de Khartoum ont manifesté mercredi sur le campus de cet établissement pour protester contre le pouvoir d’Omar el-Béchir, a affirmé un porte-parole de ce groupe.
Les manifestations déclenchées le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain se sont transformées en mouvement de contestation réclamant le départ du président Béchir, au pouvoir depuis un coup d’Etat soutenu par les islamistes en 1989.
Trente personnes sont mortes depuis le début des protestations, selon un bilan officiel. Des ONG évoquent toutefois plus de 40 morts.
Le président Béchir a refusé de démissionner et imputé les violences lors des manifestations à des “conspirateurs”.
“Plus de 300 professeurs et conférenciers de l’université (de Khartoum) ont organisé un rassemblement aujourd’hui sur le campus”, a affirmé mercredi à l’AFP Mamduh el-Hassan, porte-parole du groupe de manifestants.
“Il faut un gouvernement de transition”
Il a précisé que 531 employés de l‘établissement avaient signé une pétition intitulée “Initiative des Professeurs de l’Université de Khartoum”, qui présente une série de demandes.
“La principale demande est qu’un gouvernement de transition soit formé au Soudan”, a expliqué M. Hassan, ce qu’exigent déjà de nombreux manifestants appelant depuis plus d’un mois à la démission du président Béchir qui dirige le pays d’une main de fer.
L’Université de Khartoum, la plus vieille du pays, a souvent pris la tête de manifestations antigouvernementales par le passé, mais l’actuel mouvement de contestation a été jusque-là mené par l’Association des professionnels soudanais, qui regroupe enseignants, médecins et ingénieurs.
“Les forces armées du Soudan sont conscientes (de l’existence) d’un complot utilisant la situation économique pour provoquer l’insécurité dans le pays”, a déclaré le ministre soudanais de la Défense Awad Ibnouf, selon un communiqué.
“Nous n’accepterons pas que le Soudan s’effondre ou sombre dans le chaos”, a-t-il ajouté, sans plus de précisions sur ce “complot”.
Plus de 1000 manifestants détenus
D’après des ONG de défense des droits humains, plus de 1.000 manifestants, leaders de l’opposition, militants et journalistes ont été détenus par le NISS, organe qui mène la répression depuis le début des manifestations.
Parmi eux, Mariam Sadek al-Mahdi, chef-adjointe du principal parti d’opposition Oumma et fille de l’ancien Premier ministre Sadek al-Mahdi, a été brièvement détenue mercredi par le puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS), a indiqué sa famille.
Le chef du NISS avait pourtant ordonné mardi la libération de toutes les personnes détenues depuis le début de la contestation.
Selon des analystes, cette contestation constitue le plus grand défi auquel est confronté M. Béchir depuis son accession au pouvoir il y a trois décennies.
Depuis des années, les Soudanais font face à des difficultés économiques croissantes. Le pays est confronté à une inflation de près de 70% par an et plusieurs villes souffrent de pénuries de pain et de carburant.
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